Il est à nouveau temps d’améliorer les rentes de l’AVS

L’AVS est le premier et, pour la majorité de la population, le principal pilier de la prévoyance vieillesse. Ses rentes ont l’avantage d’être régulièrement indexées – via l’indice mixte – sur le renchérissement. Néanmoins, elles sont à la traîne, et désormais sensiblement, de l’évolution des salaires. La dernière hausse réelle des rentes AVS date de 1975. Après 40 ans, il est donc plus que temps de les améliorer à nouveau. L’initiative populaire AVSplus demande un supplément de 10 % sur toutes les rentes de vieillesse. Converti en franc, ce supplément représentera environ 200 francs de plus par mois pour les rentes des personnes vivant seules et 350 francs pour celles des personnes mariées.

Mais pourquoi donc une initiative populaire ? Les actuels projets du Conseil fédéral en matière de prévoyance vieillesse (« Prévoyance vieillesse 2020 ») ne pourront, sur des points décisifs, qu’entraîner une dégradation de la situation pour la population. Baisse des rentes du 2e pilier (taux de conversion), remise en question de la compensation du renchérissement dans l’AVS (frein à l’endettement), sans parler du relèvement de l’âge de la retraite des femmes. Les projets concoctés au Palais fédéral ne répondent aucunement au problème des rentes insuffisantes pour nombre de personnes à bas ou moyen revenu. Et comme une hausse des rentes du 2e pilier n’est pas réaliste – la seule défense des rentes actuelles est déjà ardue en soi -, le but donné par la Constitution fédérale à la prévoyance vieillesse (« maintenir de manière appropriée son niveau de vie antérieur ») ne pourra être atteint qu’en améliorant les rentes de l’AVS.

Un autre argument allant dans le même sens est que le financement de l’AVS est extrêmement solide et performant. De 1975 à aujourd’hui, le nombre des personnes à la retraite est passé de 900 000 à plus de 2 millions. Mais les cotisations salariales pour l’AVS n’ont jamais été augmentées pendant ces 38 ans. Une seule et unique fois, il y a 15 ans de cela, un pour-cent supplémentaire de TVA a été nécessaire. Pourquoi le financement de l’AVS est-il à ce point performant ? La recette est aussi simple que solidaire. Tout le monde paie des cotisations à l’AVS sur la totalité du revenu qu’il tire d’une activité lucrative, même si le revenu encaissé se monte à plusieurs millions. Cependant, les rentes AVS de ces personnes dont le revenu se compte en millions ne sont pas pour autant plus élevées que celles de la majorité de la population.

Pour la grande majorité de la population à bas ou moyen revenu, le rapport qualité/prix, dans le cas d’une amélioration des rentes, est par conséquent beaucoup plus avantageux avec l’AVS qu’avec toutes les autres formes de prévoyance vieillesse. Et cela n’est pas seulement vrai si l’amélioration des rentes AVS est financée au moyen de pour-mille de salaire (une hausse de 10 % des rentes AVS coûterait 3,6 milliards de francs, soit 0,55 % de salaire pour l’employé(e) et autant pour l’employeur). En effet, si l’impôt sur les successions s’imposait, les deux tiers de l’amélioration des rentes AVS seraient déjà financés. Ce serait également le cas d’un seul coup si l’impôt sur le tabac profitait à l’AVS et non pas à la caisse fédérale.

Nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant en matière de rentes. Au lieu de médire constamment de l’AVS et de harceler la population avec des propositions de démantèlement à répétition, il faut une fois pour toutes adapter les rentes à l’évolution économique et aux besoins sociaux. L’initiative populaire AVSplus que lance une vaste alliance d’organisations indique la voie à suivre.

Paul Rechsteiner, président de l’USS, lancement de l’initiative populaire AVSplus
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