Val-de-Ruz: un courant populiste conteste le projet de gestion des eaux

Paru le Mercredi 11 Août 2010 dans Le Courrier
Philippe Chopard

Neuchâtel - Les communes du district sont à l’aube de la création d’un syndicat en charge des eaux claires et usées. Le système tarifaire proposé est cependant dénoncé à Dombresson.

Cité comme projet pilote au plan national par les spécialistes de la gestion des ressources en eau de Suisse, le projet Multiruz se heurte depuis quelques semaines à la contestation populiste dans la commune de Dombresson (NE). Willy Boss, un ancien conseiller communal, a réussi à rassembler assez de signatures – cent vingt étaient nécessaires – pour que son village vote sur son adhésion à un futur grand syndicat en charge de la gestion des eaux claires et usées.
Si le lancement, dès le 1er janvier prochain, de cette structure n’est pas remis en question par la contestation référendaire de Dombresson, un éventuel refus du corps électoral de ce village aurait valeur de symbole. Ce que reconnaît bien volontiers l’administrateur du projet Multiruz, Stéphane Bianchini. La commune de Dombresson a fait en effet figure de moteur dans la création des syndicats actuels gérant les eaux claires et l’épuration. Sa population représente aussi le dixième de celle de l’ensemble des communes concernées. Multiruz a aussi valeur d’exemple pour un district qui réfléchit depuis de longues années à la fusion de ses seize communes. «Notre projet émane de la base, tout en étant vigoureusement encouragé par le canton de Neuchâtel», rappelle Stéphane Bianchini. Willy Boss répand son argumentation en franc-tireur contre Multiruz, en dénonçant «un projet fait de profondes inégalités sociales, illégal et hors de prix». Stéphane Bianchini rétorque en rappelant que le système de gestion des eaux proposé du projet répond parfaitement à une législation fédérale que «bon nombre de communes du Val-de-Ruz ne pouvaient pas encore respecter à la lettre». Multiruz remet en effet les compteurs de la gestion des eaux à zéro, en proposant de nouveaux tarifs. «Comme partout, les anciens privilégiés pourront subir une hausse du prix au mètre cube», reconnaît encore Stéphane Bianchini. «Par contre, il y aura des baisses pour d’autres.»

Chaque propriétaire peut déjà disposer sur internet d’un calculateur qui lui indiquera à quelle sauce aquatique il sera mangé pour autant que sa commune adhère au futur syndicat. Avec Dombresson, douze communes ont déjà embarqué dans l’aventure. Coffrane a dit non, et trois autres villages ont jusqu’à la fin du mois pour donner leur position. Et si les électeurs de Dombresson désavouent le choix de leurs élus? «La commune deviendrait cliente de Multiruz», explique encore Stéphane Bianchini. «Elle ne pourrait ainsi pas bénéficier des économies d’échelle calculées pour les futurs investissements sur le réseau. L’eau au robinet est venue il y a un peu plus d’un siècle au Val-de-Ruz. Les communes neuchâteloises sont encore lourdement endettées dans ce domaine. Nous proposons un système financièrement plus sain, et surtout plus conforme aux exigences légales de la Confédération.» I

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