La Poste cherche à imposer des faits accomplis

La Poste se moque de la classe politique – la résistance du syndicat porte ses fruits. Il ne se passe quasiment pas un seul jour sans nouvelles fermetures d’offices de poste. La Poste cherche ainsi à créer une situation de faits accomplis encore avant la prise de mesures politiques.


Or la Commission des transports et des télécommunications du Conseil des États (CTT-E) a clairement indiqué que la modification de l’ordonnance ne va pas assez loin et qu’une révision de la loi s’impose (CCT-E du 17.8.18). Car les prescriptions actuelles mènent déjà à l’absurde avec des horaires d’ouverture réduits.

Il est surprenant de voir que la conseillère fédérale Doris Leuthard peine à tenir sa promesse. Fin 2017, elle promettait de ne fermer aucun autre office de poste contre la volonté d’une commune (Reportage SRF). La promesse est restée vaine. Les fermetures se poursuivent. Un démantèlement insidieux s’opère et il reste caché aux yeux du grand public.

Nouveau champ de bataille: les horaires d’ouverture
La Poste a désormais trouvé un nouveau moyen de rendre les offices de poste peu attrayants. Et cela se produit jusqu’à présent à l’insu du grand public: La Poste réduit les horaires d’ouverture des offices de poste. Ce faisant, elle trahit aujourd’hui déjà comment elle entend contourner toutes les modifications des critères d’accessibilité. Les critères d’accessibilité définis par la loi ne se réfèrent nullement à la durée de mise à disposition d’un service. Il est uniquement prévu qu’un service doit être mis à disposition. En termes plus drastiques, La Poste pourrait donc n’ouvrir tous ses offices de poste qu’une demi-heure par semaine et continuer ainsi à satisfaire aux exigences légales. Cet exemple montre que la proposition du Conseil fédéral n’est pas encore suffisamment aboutie.

Chiffres inexacts – petites victoires
A chaque fermeture, La Poste argue d’une baisse de fréquentation aux guichets des offices de poste. Or c’est tout le contraire: les clients y affluent. Contrairement aux agences, où l’on constate une stagnation de la fréquence des clients. C’est ce que démontre le dernier rapport annuel de la PostCom, l’autorité de surveillance de La Poste.

syndicom continue à soutenir les communes, les comités citoyens, etc. dans leur protestation contre les fermetures d’offices de poste. Nous avons obtenu de nombreuses victoires: la dernière en date concerne le canton d’Uri, où La Poste a décidé de maintenir l’office de poste à Wassen, après avoir négocié pendant plus d’une année avec les différents groupes d’interlocuteurs impliqués (Reportage SRF). Un mouvement de protestation, soutenu également par syndicom, avait alors déclenché une vague d’opposition – il est réjouissant de voir que cet engagement porte ses fruits.

Le Conseil des États veut aller plus loin
syndicom a ouvert le débat politique lors de la campagne de 2016-2017. Le Conseil fédéral cherche toutefois à rester à mi-chemin (cf. Consultation Loi postale). syndicom s’est engagé et est parvenu à inciter certains cantons à intervenir par le biais d’initiatives cantonales.

syndicom semble avoir réussi à convaincre aussi la CTT-E que la proposition ne va pas assez loin. Une révision globale de la loi s’impose pour satisfaire aux différents intérêts et assigner des responsabilités claires (cf. CCT-E du 17.8.18). Cette révision est urgente. syndicom attend du Parlement qu’une révision de la législation intervienne rapidement – faute de quoi l’hécatombe des offices de poste prendra des proportions incontrôlables. syndicom estime que les modifications proposées dans l’Ordonnance par le Conseil fédéral sont totalement insuffisantes. Le service à domicile n’existerait quasiment plus que sur le papier – un service inutilisé, qualitativement moins bon et impraticable (ex. limite de retrait d’espèces ou répartition des tours).

David Roth, secrétaire central syndicom

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