La crise est politique et non économique

Non aux sacrifices humains pour apaiser les Marchés

Une poignée de banksters internationaux font main basse sur l’Europe. Trois ex de Goldman Sachs (toute puissante banque américaine, genre Goldfinger) viennent de ramasser des postes clé : Draghi, aux commandes de banque centrale européenne (BCE), Monti, à la tête de l’Italie et Papademos en Grèce.
Leur job n’est pas de sauver les peuples d’Europe car la crise politique et non économique.
Cette crise est née aux Etats-Unis, champion du «moins d’Etat», avec la vente des services publics, les baisses d’impôts pour les riches et les délocalisations.

Aussi pour conserver leur niveau de vie, les Américains sont obligés de recourir à l’emprunt. Pour les marchés, c’est l’aubaine. Grâce à la Goldman Sachs entre autre, les financiers transforment magiquement ces crédits en « produits financiers » avec lesquels ils spéculent jusqu’à l’écroulement de la spirale. Au passage des banques perdent tout.
La débâcle atteint l’Europe. C’est la crise de 2008. Les gouvernements renflouent alors la finance à coup de milliards (67 pour l’UBS) et choisissent délibérément de ne rien demander en contrepartie. C’est une décision purement politique : feu vert est donné aux marchés qui viennent pourtant de ruiner l’économie. Aussi les banksters, se sachant protégés, peuvent-ils cette fois s’attaquer aux pays déjà fragilisés par leurs largesses.
Bruxelles a choisi sont camp. Elle a édicté une loi-piège, qui commence à être connue et qui dit : un Etat pour financer ses investissements (gare ou hôpital), ne peut pas recourir à la banque centrale européenne (BCE). Il doit emprunter sur les marchés privés. Mais ces marchés, eux, ont le droit de se financer auprès de la BCE à des taux de 0 à 2 %… pour ensuite prêter cet argent à des pays, selon des taux de 4 à 18 % ! A ce jeu, les nations sont condamnées à s’endetter. De plus il existe un intérêt évident à dévaloriser la note des nations. Un Etat fragile payera ses emprunts très chers. D’où les plans de sauvetage, qui ne « sauvent » en fait que les marchés prêteurs.
La Suisse n’étant pas dans l’Europe peut heureusement se financer auprès de sa banque nationale, acte légitime pour un Etat souverain. Notre budget est excédentaire mais cela ne signifie pas pour autant que les pressions sur notre collectivité disparaissent.
La dette, avec son corolaire l’austérité, est une arme. Ces stratégies ruinent l’économie d’une nation, augmentent sa dette : les impôts tarissent vu que les revenus des gens diminuent. La dette permet donc de piller une nation. C’est une occupation financière. Au final l’Etat sera privatisé et c’est la fin de la démocratie.
Comment ne pas parler d’un nouveau fascisme?
Papademos, premier ministre Grec, dirigeait la banque grecque vers l’an 2000, juste au moment où les comptes du pays furent falsifiés, ceci grâce à la Goldman Sachs (Goldfinger). Ors ce même Papademos, promet aujourd’hui à ses concitoyens : «Du sang de la sueur et des larmes »! En clair: «Faites des sacrifices humains pour rassurer Les Marchés!» Voilà la théologie de l’horreur, qui préfigure ce qui nous attend.

Sauf si nous disons : «Non» ! D’urgence changeons de politique, en Suisse ou ailleurs, sans attendre l’apocalypse.
En Europe, dire « non » à la dette, avec le soutient d’une équipe d’économistes indépendants, sortir de l’Euro peut-être et renvoyer les spéculateurs, c’est possible. L’Equateur, l’Islande, d’autres pays l’ont fait et s’en sortent bien.
Les peuples en Europe, en Amérique manifestent dans les rues. Mais la traduction politique de leurs refus tarde à s’élaborer.

Elisabeth Brindesi, dans Résistance, novembre 2011

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