BRUXELLES - Le patron de la Poste belge, Johnny Thys, a annoncé vendredi le “gel” de son projet de recourir à des “facteurs de quartier”, à l’origine d’une grève des postiers dénonçant ces emplois “low-cost”.

En réaction à cette “ouverture”, le syndicat socialiste FGTB a décidé de “suspendre” les actions en cours, qui s’étaient étendues vendredi à des dizaines de bureaux de poste et à d’importants centres de tri, dont celui de Bruxelles.

L’autre grand syndicat belge, la CSC, a jugé que ce courrier allait “dans le bon sens”, mais assuré qu’elle “couvrirait” d’éventuelles nouvelles actions des postiers.

“J’invite les syndicats à une renégociation de la nouvelle méthode d’organisation. Un compromis est possible si chacune des deux parties, sans exclusive, tient compte des préoccupations légitimes de l’autre”, a déclaré M. Thys dans un message envoyé en interne vendredi et cité dans un communiqué de la direction.

“Dans l’attente du résultat de cette ouverture à de nouvelles propositions, les initiatives prises dans le contexte des organisations pilotes +facteurs de quartier+ sont gelées”, a-t-il ajouté.

Pour réaliser des économies et faire face à la libéralisation totale programmée pour son secteur en 2011, la Poste avait annoncé à la mi-septembre qu’elle comptait confier à des chômeurs, étudiants, femmes au foyer ou retraités une partie la distribution des simples lettres, dans la zone où ils habitent.

Ces nouveaux “facteurs de quartier”, rebaptisés “facteurs low-cost” ou “à bas prix” par les syndicats, ne devaient travailler que trois heures par jour maximum, pour un salaire horaire brut de 8,43 euros, jugé insuffisant par les syndicats bien que supérieur au minimum légal.

Parti spontanément en début de semaine de quelques bureaux pilotes désignés pour tester le système, le mouvement de grève s’est progressivement étendu. Vendredi, quelque 70 bureaux étaient fortement perturbés, voire totalement à l’arrêt, principalement en Wallonie (sud) et à Bruxelles, selon la FGTB.

Le grand centre de tri de Bruxelles X était à l’arrêt depuis jeudi à 22H00 (20H00 GMT), ce qui avait empêché la distribution du courrier dans la capitale et dans les provinces voisines du Brabant wallon et du Brabant flamand. Les centres de tri de Liège (sud-est) et de Charleroi (sud) avaient également été touchés, mais dans une moindre mesure.

En début de semaine, Johnny Thys avait qualifié “d’essentiel pour la survie de la Poste” le recrutement de 8.000 “facteurs de quartier”.

“La libéralisation du marché (dans l’Union européenne) sera effective le 1er janvier 2011. Et il n’y a aucun doute sur le fait que nos concurrents feront appel à des collaborateurs qu’ils payeront au salaire minimum”, avait-il poursuivi.

(©AFP / 02 octobre 2009 18h16)
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