Défendre le service public, abolir les forfaits fiscaux!

La campagne est massive. Patronat, Conseil fédéral et droite politique défendent becs et ongles 5729 riches contribuables au bénéfice de forfaits fiscaux.

Une presse complaisante leur ouvre grand ses colonnes. Le Matin Dimanche nous apprend qu’une femme d’affaires, membre de ce club des super-riches, «dort très mal en ce moment.» Une semaine avant, dans le même hebdomadaire, le conseiller d’Etat genevois (PLR) Serge Dal Busco s’indignait de l’«hostilité anti-riches.»

Ce n’est pourtant pas la confiscation des patrimoines qui est soumise au vote. Mais simplement le fait qu’une poignée de personnes fortunées et de grands capitalistes s’acquittent d’un impôt sur leurs revenus et fortune. Serait-ce trop demander à Guennadi Timtchenko, investisseur localisé à Genève, qui pèse entre 9 et 10 milliards de francs; à Viktor Vekselberg, le boss du groupe industriel OC Oerlikon, résidant zougois depuis 2010, dont la fortune est estimée entre 12 et 13 milliards de francs; ou encore à Ingvar Kamprad, l’homme le plus riche d’Europe, qui bénéficiait d’un forfait fiscal jusqu’à son récent départ d’Epalinges?

Le nombre de ces réfugiés du fisc a pris l’ascenseur: ils étaient 3106 en 1999, 5729 en 2013. On les comprend. Imposés sur la base d’une estimation de leurs dépenses, ils versent au fisc des montants dérisoires par rapport à leurs biens: «Au Valais, le montant le plus bas encaissé ces dernières années atteint tout juste 10 000 francs, bien moins que ce que verse une famille de la classe moyenne imposée de façon ordinaire!»

Les forfaits fiscaux ne sont que la pointe de l’iceberg. En Suisse comme dans le reste des pays industrialisés, les riches sont toujours plus riches… et toujours moins taxés: «Les réformes fiscales menées dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE au cours des trente dernières années ont conduit à une baisse significative des taux supérieurs de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (…) D’autres impôts importants pour les plus hauts revenus ont aussi été revus à la baisse», constate l’Organisation de coopération et développement économique (OCDE).

Ces cadeaux fiscaux ont entraîné une augmentation des inégalités. Et des attaques contre le service public, qui redoublent aujourd’hui: dans la quasi-totalité des cantons romands, les budgets présentés pour 2015 prévoient des coupes dans les prestations comme dans les salaires de la fonction publique. Confédération et cantons ne comptent pas s’arrêter en anticipent de nouveaux allègements fiscaux pour les grandes entreprises.

Le climat politique est résolument pro-riches et grands patrons. Et ce sont les salariés et usagers du service public qui paient l’addition. Il est grand temps d’inverser la tendance. En votant OUI à l’abolition des forfaits fiscaux. Puis en descendant dans la rue pour exiger la fin des coupes dans le service public.

SSP Vaud

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