Réduction des primes indispensable, pas automatique

Droits devant! • Chaque année, la hausse des primes augmente la difficulté de boucler le budget d’un nombre croissant de personnes et de familles.
Les subsides maladie ne sont pas la panacée face aux problèmes du système de santé.
Avec la rentrée, la hausse des primes. Chaque année, cette nouvelle augmente la difficulté de boucler le budget d’un nombre croissant de personnes et de familles.


Pour celles et ceux qui réalisent les revenus les plus bas, un correctif indispensable au principe antisocial de la prime par tête a été prévu, sous la forme d’un subside, donc d’une allocation de nos impôts, au profit du paiement des primes aux assurances-maladie.

Antisocial, tu perds ton sang-froid !

Cela concerne, sans surprises aussi, de plus en plus de personnes : actuellement entre plus d’un tiers à un peu plus d’un cinquième de la population des cantons romands, avec des inégalités de traitement entre assurées et assurés modestes, ainsi qu’une tendance à la baisse en cas de programmes d’économies des cantons, comme cela a été le cas à Genève, dans le Jura et à Neuchâtel (1). J’espère qu’un jour, les assureurs nous remercieront. En attendant ce moment, aussi lointain que celui où une prime proportionnelle au revenu sera instaurée, voire celui encore plus lointain, lors duquel le secteur de la santé sera véritablement placé sous contrôle démocratique, penchons-nous sur les subsides cantonaux.

Si les réductions de primes sont accordées par les cantons, ils y sont obligés par la Confédération (2 ): les subsides pour le paiement des primes des adultes doivent être versés aux assurés de condition modeste et ceux pour les enfants et les jeunes pour les bas et moyens revenus, donc à un cercle plus large d’ayants droit. Pour le reste, il revient aux cantons d’établir leur propre système.

Les limites d’un système illustrées par l’exemple

Dans les Cantons du Valais et de Genève, le subside est fixé automatiquement pour la plupart des assurés et des assurées, sur la base de la dernière taxation fiscale. Attention, certaines catégories de personnes doivent toute de même faire une demande : en Valais, il s’agit notamment des étrangers et des étrangères avec un permis B, L, N ou F et dans le Canton de Genève, en particulier des jeunes, de 18 à 25 ans, des personnes imposées à la source ainsi que de celles et ceux qui gagnent très peu. Le Canton de Neuchâtel connaît un principe de quasi-automaticité : l’assurée ou l’assuré reçoit chaque année un courrier qui l’informe de son droit au subside et doit retourner un coupon-réponse. Dans les Cantons de Fribourg, de Vaud ou du Jura, la première année du droit, les subsides sont versés sur demande et le renouvellement annuel suit des modalités différentes.

Les changements de situations représentent l’un des points faibles de ces systèmes : en cas de perte d’emploi ou de début d’une formation, par exemple, la réduction ne s’adapte pas toujours à la nouvelle situation, ou avec une longue attente, ce qui peut gravement déséquilibrer un budget. En cas de déménagement depuis un autre canton, le canton du précédent domicile doit payer la prime pour toute l’année civile. Et si les cantons prévoient la possibilité de déposer une demande spéciale, cette dernière suit dans chacun d’entre eux des règles particulières. Les assurées et les assurés AVS/AI qui reçoivent des prestations complémentaires et les personnes à l’aide sociale obtiennent un subside complet selon d’autres modalités encore. Et soulignons enfin que la taxation d’office entraîne partout, à notre connaissance, l’impossibilité de faire valoir son droit aux subsides (3).

La hausse, déprime ?

Heureusement que nous vivons dans un système libéral, dans lequel règne la concurrence, caractérisé par son efficience, contrairement aux assurances étatiques comme la SUVA, qui ne parviennent de loin pas à ériger une si belle usine à gaz. Si les lignes qui précèdent n’ont pas permis de dissiper la confusion, vous trouvez plus d’informations sur le guide social romand (4). Si vous avez besoin d’appui, en plus des adresses des offices compétentes contenues dans le guide social, les services sociaux privés, comme Caritas et CSP, sont de bon conseil (5).

1 www.rts.ch/info/regions/13703364-les-cantons-romands-versent-28-milliards-de-subsides-maladie-a-la-population.html, 24.09.2025.
2 Art. 65 et 66 de la Loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal).
3 A ce sujet, voir cette chronique précédente : https ://voixpopulaire.ch/2023/05/04/jaimerais-vous-faire-une-declaration-dimpots/, 26.09.2025.
4 www.guidesocial.ch/recherche/fiche/assurance-maladie-lamal-48, 26.09.2025.
5 Les Nouvelles de septembre 2025 du CSP Vaud se penchent d’ailleurs sur l’administration anxiogène, https ://csp.ch/vaud/les-nouvelles-de-septembre-2025-ladministration-anxiogene/, 26.09.2025.

Voix populaire, 10 octobre 2025, Paola Stanic

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