La mobilisation porte ses fruits

Le 16 juin, le personnel enseignant des classes 1-2P, soutenu par les collègues des autres degrés, a massivement participé à la journée d’action organisée.
En fin de journée, le lundi 16 juin, nous étions plus de 500 à être rassemblé-e-s devant les locaux du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF). Le lendemain de cette journée d’action, une rencontre avec le Département était prévue et aboutissait sur l’ouverture de négociations.

«BORLOZ OCCUPE-TOI DE TES CRAPAUDS.» À 17 h, les abords de la rue de la Barre 8 à Lausanne étaient déjà remplis de manifestant-e-s. Les représentant-e-s de la police – qui ne s’attendait pas à autant de monde – ont dû fermer la circulation dans la rue de l’Université. Jamais, de mémoire d’enseignant-e-s des classes 1-2P, nous n’avions assisté à une telle mobilisation. C’est dire le sentiment de colère et de ras-le-bol qui règne dans la fonction. «On enseigne l’avenir, pas la survie», «Trop de besoins, trop d’élèves, pas assez de moyens. On vous fait un dessin?», «Je suis formée pour enseigner, pas pour faire de la contention», pouvait-on notamment lire pendant le rassemblement. En plus des pancartes confectionnées dans les établissements le jour même, les manifestant-es sont venu-e-s avec des centaines d’origamis crapauds (en référence aux mots du député qui avait traité – durant les débats au Grand Conseil – les élèves «difficiles» de «crapauds», dont il s’agissait d’abord de confier l’éducation aux parents, avant de leur permettre de venir à l’école…). Durant les prises de parole, syndicats et enseignant-e-s ont dénoncé la mise à l’écart dont a fait preuve le DEF à leur égard jusqu’ici (voir encadré ci-contre).
D’ailleurs, ce manque de dialogue entre le Département et le personnel et ses représentant-e-s a comme conséquence directe que les mesures prises ne sont pas implémentées sur le terrain, ou pas comme elles ont été pensées. Résultat, un sentiment d’incompréhension sur le terrain, des problèmes toujours pas réglés et des dirigeant-e-s qui se persuadent qu’ils-elles avancent.

LA POLITIQUE DES CAISSES VIDES. Bien que le budget du DEF ait augmenté au cours de ces dernières années, la politique menée par le Département – et par l’ensemble du Conseil d’État – face aux besoins exprimés par les enseignant-e-s se résume en une phrase: «Il n’y a pas d’argent.»
Durant la prise de parole du SSP ce jour-là, il était important pour nous de mettre la question du financement des services publics au centre du débat. Les caisses de l’État ne sont pas vides. Ceux et celles qui s’appliquent à propager ce discours sont également ceux et celles qui cherchent à vider ces mêmes caisses, en favorisant l’allégement fiscal des plus riches (pour le canton de Vaud, les mesures d’allégement fiscal votées par la droite ces douze dernières années ont fait perdre à l’État 744 millions de francs). La répartition des ressources est un choix politique. En matière de scolarité, le DEF a choisi, il privilégie une stratégie de prestations directes à l’élève (mesures spécifiques en lien avec la problématique reconnue et validée par les services de l’État), au lieu de favoriser des mesures de soutien au groupe, telles que le co-enseignement ou un ratio d’élèves par classe plus bas, qu’il juge trop chères.

Plus tôt dans la journée, des actions ont eu lieu dans la plupart des établissements scolaires du canton. Dans certains collèges, on a organisé des séances d’information à destination des collègues, on a mis des tables d’information avec le matériel syndical à disposition. Dans d’autres, on a organisé des sorties dans la commune. Tout le monde s’accorde à dire que cette journée d’action est historique dans ce secteur de l’enseignement, tant dans sa teneur que dans son ampleur. ◼

Services publiques, 27 juin 2025, ISABELLE SMEKENS . SECRÉTAIRE SSP . RÉGION VAUD
VALDEMAR VERISSIMO . PHOTO

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