Des hausses de tarifs pour les trains et bus régionaux? Des régions périphériques qui perdent leur desserte? Pas d’argent pour les trains de nuit? Couper des moyens pour l’infrastructure ferroviaire? Voilà comment le Conseil fédéral veut casser les transports publics avec son programme de coupes budgétaires massives.

Malgré un excédent de 1,3 milliard de francs l’an dernier, le gouvernement veut réduire les dépenses fédérales d’environ 4 milliards de francs. Sont concernés: l’AVS, les hautes écoles, l’asile, mais aussi la protection du climat et le tournant dans les transports.

Ce plan d’austérité entérinerait le blocage des trains de nuit. C’est l’inverse qu’il faudrait faire: les CFF devraient pouvoir commander du matériel roulant, sinon les trains nocturnes pour Rome et Barcelone n’arriveront jamais. Rappelons que 82% des passager·ères en avion au départ de la Suisse rejoignent une destination en Europe: nous devons leur offrir des alternatives.

Nous nous opposons également fermement à l’augmentation prévue du taux de couverture des coûts du transport régional de voyageurs: cela signifie que les bus et trains régionaux qui ne sont pas suffisamment rentables devraient être supprimés ou davantage financés localement. En clair: plusieurs régions périphériques risquent de n’être plus desservies en transports publics… et les tarifs des bus et trains régionaux pourraient augmenter. Le Conseil fédéral veut également économiser sur l’infrastructure ferroviaire. L’Allemagne et la France nous montrent où mènent ces politiques: dans le mur!

Ce paquet d’austérité prévoit aussi des coupes importantes dans la recherche scientifique, notamment les sciences de la durabilité. À l’heure où la science aux États-Unis subit déjà des attaques massives de l’administration Trump, c’est inacceptable. actif-trafiC, comme d’autres prend appui sur les dernières recherches scientifiques pour élaborer ses argumentaires: cet affaiblissement de la science aura à n’en pas douter un fort impact négatif pour tout le mouvement écologiste.

Heureusement, l’opposition à ces coupes budgétaires est très large: organisations étudiantes, monde scientifique, syndicats, etc. Même les cantons refusent le report de charges de la Confédération vers eux et vers les communes. Mais pour faire entendre raison au Conseil fédéral, nous devons mettre la pression pour que ce projet nocif soit abandonné.

Nous nous préparons d’ores et déjà au référendum, aux côtés de nombreuses autres organisations. Grâce au succès de la votation contre l’extension des autoroutes, nous avons déjà de l’expérience et savons ce qu’il faut faire. Mais nous savons aussi que cela implique un travail colossal.

actif-trafic, mai 2025