Les conducteurs d’un sous-traitant des TPG en colère

GENÈVE • Sur certaines lignes transfrontalières, des employés sont moins payés et supportent des conditions de travail pénibles.

Sur le réseau des Transports publics genevois (TPG), tous les conducteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Certains ne gagnent pas plus de 4100 francs par mois tout en effectuant davantage d’heures. Une réalité à deux vitesses due à la sous-traitance d’un peu moins de 10% des prestations de la régie publique par des entreprises privées. L’une d’elles, la multinationale française RATP dev, voit aujourd’hui deux tiers de ses soixante employés se mobiliser pour obtenir une revalorisation de leurs conditions de travail. Soutenus par le Syndicat du personnel des transports (SEV), ces derniers attendent depuis deux semaines une réponse à un courrier de la part de leur direction.

Il ne s’agit pourtant pas d’une nouveauté. Des sous-traitants sont mandatés depuis longtemps par les TPG pour naviguer sur les lignes de bus transfrontalières. Pour obtenir le contrat de prestation, les entreprises privées doivent notamment respecter une convention collective qui exige un salaire minimum de 4100 francs par mois.

Mais cette somme est justement dénoncée par les employés de RATP dev, qui souhaitent obtenir 600 francs supplémentaires. Leur situation financière est nettement inférieure à celle des conducteurs des TPG qui touchent dès le départ un salaire de plus de 5000 francs, pouvant parfois atteindre les 8000 francs grâce à l’ancienneté.

Sur les lignes desservies par RATP dev, certains terminus sur lesquels les employés doivent passer de longues pauses ne fournissent ni toilettes ni locaux. Rémy Perrot, délégué syndical, dénonce également des difficultés à prendre des jours de congés et des horaires pénibles: «Nous effectuons des journées de treize heures (pauses comprises), témoigne-t-il. Avec ce rythme, la sécurité est mise à mal.» Il ne s’estime pas entendu par sa direction, qui semble ignorer les revendications du personnel.

Le directeur de RATP dev en Suisse, Stéphane Bossy, dément ces accusations et s’étonne de la démarche. Il se dit ouvert à la négociation qui, selon lui, n’a pas encore été engagée. Aux TPG, on veille surtout à ce que le cadre légal et les conventions soient respectés grâce à des contrôles de plus en plus systématiques auprès des sous-traitants, précise le responsable de la communication et des affaires publiques, Philippe Anhorn.

Le Courrier - 21 JANVIER 2014 - ÉRIC LECOULTRE

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