TPG: la hausse des tarifs sera combattue au parlement

Paru le Lundi 05 Juillet 2010 dans Le Courrier
Mario Togni

Genève MOBILITÉ - Les socialistes contestent l’augmentation des prix annoncée la semaine passée. Le MCG aussi, alors que les Verts se montrent plus prudents.

Les socialistes ne veulent pas d’une hausse des tarifs des Transports publics genevois (TPG), telle qu’annoncée la semaine passée par le Conseil d’Etat (notre édition du 1er juillet). Hier, le parti à la rose a tenu à dénoncer une augmentation «inopportune et inacceptable», selon les termes de son président René Longet. La hausse de 6,6% –à compter du mois de décembre– fait partie du contrat de prestations 2011-2014 des TPG, avalisé par le gouvernement cantonal. Selon le transporteur, cette mesure se justifie par l’explosion de l’offre visée durant cette période (+35%).
Pour les socialistes, le message adressé aux usagers est pour le moins ambigu. «Cela revient à prendre d’une main ce qu’on donne de l’autre, illustre René Longet. On ne peut pas à la fois tenter de convaincre la population de se tourner vers les transports publics et augmenter les tarifs, déjà très élevés à Genève. C’est totalement contre-productif.» Le parti combattra donc la hausse cet automne au Grand Conseil, lors de l’examen du contrat de prestations. Dans l’immédiat, une pétition a été lancée pour «mobiliser la population».

«Le plus mauvais moment»

Pour Grégoire Carasso, président de la section Ville de Genève, le moment est également très mal choisi. «Alors que les utilisateurs souffrent des perturbations liées aux travaux en ville, c’est le plus mauvais moment pour envisager une hausse de tarifs.» Comme alternative, les socialistes prônent une augmentation de la subvention publique. «Il s’agit d’ajouter 7 ou 8 millions sur un total de 200 millions. C’est une goutte d’eau, alors que la hausse des tarifs représente une charge colossale pour les familles», reprend René Longet.
Si l’intention est claire, la méthode, elle, l’est moins. Car il ne sera pas évident de remettre en cause le contrat de prestations des TPG sans en compromettre les acquis. En ce sens, les Verts se montrent prudents et n’arrêtent pas encore leur position. «Bien sur, l’idéal serait que l’ augmentation soit financée par l’Etat, relève la députée Emilie Flamand. Mais politiquement, c’est plus compliqué.» Vu le rapport de force politique au parlement, les écologistes craignent qu’un refus du contrat débouche sur le rabotage des prestations. «Or la priorité doit rester l’augmentation de l’offre, souligne Christian Bavarel, chef de groupe. Un tram rempli équivaut à 1 km de bouchons en moins sur les routes.» Il ajoute que la facture devra au moins être limitée pour les familles.

24 variantes étudiées

Au MCG, allié potentiel de la gauche sur cette question, on fait moins dans la nuance. «Cette hausse est un scandale, tonne son président Eric Stauffer. En lieu et place de baisser les tarifs pour rendre les TPG plus attractifs, on les augmentent. C’est totalement incohérent.» Le mouvement citoyen s’opposera donc à la mesure. Tout comme il redéposera un texte parlementaire demandant la gratuité pour les adolescents en âge de scolarité, affirme son leader.
A la Direction générale de la mobilité (DGM), Rebecca Dougoud justifie quant à elle le compromis. «Nous avons étudié toutes les variantes possibles – 24 au total!– pour trouver un équilibre entre la participation des usagers et la contribution publique. Cette dernière va déjà beaucoup augmenter, passant de 175 millions en 2011 à 213 millions en 2014. Sans une hausse des tarifs, nous mettions en péril le contrat de prestations.»

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