Violation systématique du droit à l’eau au Chili

CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME (45ème session) : le CETIM et le Mouvement de défense de l’eau, de la terre et de la protection de l’environnement (MODATIMA), mouvement actif dans la défense du droit à l’eau au Chili, ont collaboré dans le cadre de la 45ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour dénoncer les violations du droit à l’eau dans la région de Petorca (Chili).

La province de Petorca, dans la région de Valparaiso, est une région qui symbolise les conséquences de la marchandisation des eaux utilisées pour la production d’avocats destinés à l’exportation. Cette activité, étroitement liée aux intérêts des grandes entreprises transnationales, représente de grandes opportunités de profit pour l’agrobusiness, au détriment des communautés et de la nature. Cependant, la crise de la gestion de l’eau concerne l’ensemble du pays. Elle découle de l’autorisation accordée par le gouvernement aux acteurs privés pour la surexploitation de 80% des bassins d’eau du pays, ce qui crée des pénuries sur tout le territoire.

Parmi les normes internationales en vigueur, il convient de rappeler que le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 64/292, qui reconnaît le droit à l’eau et à l’assainissement comme un droit humain. Cependant, au Chili, le droit à l’eau n’est pas inscrit formellement dans la législation nationale et n’est pas respecté dans le pays, amenant à une situation de violation prolongée et systématique du droit à l’eau et à l’assainissement. Ce fait n’est pas acceptable, d’autant plus que l’État chilien a signé et ratifié le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Rappelons également que le 20 août 2020, le Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’eau et à l’assainissement, M. Leo Heller, a rendu publique un communiqué sur le droit à l’eau au Chili, à lire ici en anglais ou espagnol.

Son appréciation sur le respect de ce droit fondamental est sans équivoque. Selon le Rapporteur, « le gouvernement chilien ne respecte pas ses obligations internationales en matière de droits de l’homme s’il donne la priorité aux projets de développement économique sur les droits de l’homme à l’eau et à la santé ».

Les droits humains sont le résultat de la lutte inlassable des peuples pour obtenir des conditions de vie décentes et adéquates pour toute l’humanité. L’eau, essentielle pour les êtres humains en termes d’accès, d’approvisionnement, de potabilité et d’utilisation pour le travail de la terre, est intimement liée aux conditions de vie dignes et décentes.

Le CETIM et MODATIMA ont travaillé sur la situation à Petorca afin de faire connaître cette situation dramatique et soutenir la lutte inlassable qui se mène sur le terrain. Ensemble, les deux organisations ont élaboré un rapport détaillé:

Le droit à l’eau au Chili: fossé entre les engagements internationaux et la réalité

Le CETIM et MODATIMA continueront à s’engager pour que l’État chilien suive et mette en œuvre les recommandations du Rapporteur spécial et qu’il garantisse la priorité de la défense et de la promotion du droit à l’eau par rapport aux intérêts économiques et commerciaux privés.

Lire la déclaration de MODATIMA et du CETIM en espagnol

Ecouter la déclaration en espagnol

Cetim, 29 septembre 2020

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