Le LEB s’excuse de ses carences

Malgré une modernisation en 2017 célébrée par la conseillère d’Etat Nuria Gorrite, la grogne des usagers du LEB est persistante.
Des pains au chocolat? Non, un bon de 100 francs. Vendredi matin les usagers du Lausanne-­Echallens-Bercher (LEB) se posaient des questions.

Les multiples retards qu’ils subissent allaient-ils être juste compensés par la viennoiserie que les agents d’information distribuaient sur les quais en début de matinée? Vers 11 heures, la nouvelle commence à se répandre: les responsables des Transports lausannois (TL), qui gèrent le LEB, annoncent que les abonnés auront droit à un bon de 100 francs.

Pour le LEB, le moment est délicat. La grogne des usagers (près de 4 millions de trajets annuels) n’a pas vraiment diminué depuis l’an dernier. Passer à la cadence au quart d’heure entre Lausanne et Echallens le 11 août, peut être risqué. Travaux sur la ligne et manque de personnel pourraient mettre en péril la réalisation du progrès dans l’offre de transport.

«Moments difficiles»

Nuria Gorrite a donné le ton vendredi lors d’un point de presse sur les progrès horaires des chemins de fer régionaux vaudois. «Le LEB vit des moments difficiles, avec des retards et des suppressions de trains répétés. Le canton sera attentif à ce que les TL, qui exploitent le LEB, offrent une qualité de service digne des autres lignes de transports publics vaudois. J’en ai discuté avec les TL et nous soulignons ensemble que les suppressions de train doivent trouver des solutions.»

Des suppressions de trains? Il y a quinze jours, le LEB informait qu’un train en fin de soirée, les week-ends et jours fériés, serait supprimé dans les deux sens, faute de personnel. Un bus circulerait en remplacement. Depuis, les carences ont été réduites au dimanche soir.

«Il manque des chefs de circulation», explique Martial Messeiller, porte-parole des TL. L’effectif nécessaire de ces régulateurs est de 8. Aujourd’hui, le LEB n’en compte que 5. «Ce manque est causé par des absences imprévues», explique-t-il. La situation reste fragile jusqu’à la fin septembre. Les CFF nous «prêtent» du personnel.»

Situation tendue

Les conducteurs, il en faut une trentaine pour faire fonctionner le LEB. L’effectif est atteint, même si la situation reste tendue. L’an dernier, c’est par manque de conducteurs que des trains ont été supprimés: l’épidémie de grippe touchant les uns, conjuguée aux vacances des autres, avaient fait leur œuvre.

La croissance fulgurante de la fréquentation de la ligne s’est doublée d’un changement de gouvernance. D’indépendante, la compagnie Lausanne-Echallens-Bercher est devenue une entité des Transports publics lausannois. La greffe ne semble pas avoir pris à la satisfaction des usagers. La mise en place d’une surveillance étroite – un monitoring – en février 2018 a permis au département de Nuria Gorrite d’examiner directement les couacs du LEB deux fois par mois. Un membre de la direction des TL dirige le LEB. Ce poste est passé des mains de Marielle Desbiolles à celles d’Olivier Bronner. Sans compter qu’il faut coordonner les chantiers, et que le creusement du tunnel de 1,7 km sous l’avenue d’Echallens à Lausanne n’en est qu’un.

Hier Olivier Bronner a annoncé l’octroi d’un bon de 100 francs par abonné. «Nous espérons que ce geste unique et exemplaire contribuera à regagner une partie de la confiance dont nous avons tous besoin pour avancer», dit-il.

Direction à renforcer

Les TL annoncent un renforcement de la direction, par une task force de trois de ses membres. La communication est aussi améliorée, avec un poste à plein temps rien que pour le LEB. L’attention portée à la ligne rurale devenue RER est marquée. La confiance, les TL veulent aussi la reconstruire sur les réseaux sociaux. Ils ont lancé en mars un groupe Facebook LEB-info. Il compte encore cinq fois moins de membres que le groupe LEB – La ligne «verte» de tous les soucis!, lancé en 2015 et fort de 2500 membres qui échangent leurs remontrances à l’égard de leur ligne de chemin de fer.

Le MVR-MoB s’y met aussi

Il n’y a pas que le LEB à connaître une amélioration de l’horaire. Dès le 1er juillet, la ligne MVR-MOB verra un train circuler tous les quarts d’heure entre Vevey et Blonay. L’offre sera aussi renforcée pendant la Fête des vignerons, avec 600 trains supplémentaires. Pour les CFF, les changements auront lieu le 15 décembre. Notamment avec le démarrage du réseau Léman Express: la liaison Coppet-Genève-Anemasse comptera jusqu’à 6 trains par heure. JEROME CACHIN

Le Courrier, 24 juin 2019, Jérôme Cachin
Photo KEYSTONE-ARCHIVES

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