La Poste nous appartient, elle ne doit pas être privatisée

Acidus L’invitée Andrea Eggli veut un service public fort et de qualité, facteur de stabilité et de cohésion sociale. Le 21 mars dernier, Avenir Suisse lançait un pavé dans la mare en préconisant la privatisation de La Poste («24 heures» du 22 mars 2019).

Pour 2018, le résultat de La Poste était moins bon au niveau des bénéfices, certainement dû à la mauvaise gestion de CarPostal et, selon Avenir Suisse, à «une mauvaise tenue de PostFinance». Il semble oublier que La Poste a un excellent résultat chaque année depuis très longtemps. Le résultat de 2018 pourrait n’être que ponctuel, celui d’une mauvaise année, et pas un recul inexorable, comme le crie haut et fort Avenir Suisse.

Le groupe de réflexion libéral fait de l’intimidation, veut provoquer la peur, en imaginant que les versements de dividendes postaux à son unique actionnaire (la Confédération) risqueraient de n’être qu’un lointain souvenir… Acidus rappelle que si les services publics sont tenus de ne pas faire de déficit, ils ne sont pas obligés de faire des bénéfices.

Le rôle des services publics est de favoriser le bien commun, un service public fort et de qualité est un facteur de stabilité et de cohésion sociale. Pour cette raison, Acidus veut promouvoir et développer un service public de qualité, respectueux des usagers, des employés et de l’environnement, accessible à tous et économiquement performant, selon les principes d’égalité et de solidarité.

La proposition d’Avenir Suisse va encore une fois dans le sens de faire porter les pertes par le public, gardant les profits pour le privé. Pourquoi modernisation rime-t-elle nécessairement avec privatisation? La modernisation, voire l’amélioration du secteur postal peuvent très bien se faire en restant dans le public! Rien n’empêche de tenir compte des nouvelles technologies tout en gardant un service universel et des prestations nécessaires à la cohésion sociale. Le secteur privé ne se sent pas concerné par cet aspect mais sans cohésion sociale, pas de Suisse!

En ce qui concerne CarPostal, quel est le sens pour un service public d’étendre ses prestations à l’étranger? C’est cela qui l’a mené à prendre des risques, alors que l’entreprise en soi ne représente aucun danger pour l’État et les contribuables. Une privatisation, au contraire, mettrait en péril la desserte des régions isolées, des régions de montagne, car la rentabilité de ces services pourrait être insuffisante aux yeux du secteur privé. CarPostal doit simplement rentrer dans ses chiffres, sans impérativement produire de bénéfice.

Société anonyme de droit public, La Poste nous appartient. Elle a été payée avec nos impôts. Nous, usagers, y tenons.

Pour toutes ces raisons, nous espérons et nous voulons croire que le parlement classera sans suite le dossier ouvert par Avenir Suisse.

Andrea Eggli, présidente d’Acidus*, 24 Heures, 11.04.2019
* Association citoyenne pour la défense des usagers des services publics (24 heures)

Acidus

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