Référendum contre la réforme Prévoyance vieillesse 2020

Création du comité référendaire vaudois contre PV 2020
Le comité référendaire vaudois contre PV2020 a tenu une conférence à Pole Sud.
Référendum à signer ici.
Valérie Borloz (secrétaire de l’Union syndicale vaudoise) précise que le comité référendaire vaudois est composé de : l’Union syndicale vaudoise et ses alliés, dont le SSP Vaud, POP, solidaritéS, Feminista, La Gauche anticapitaliste.

Ce comité s’engage à écumer les marchés et les rues du canton pour récolter une part significative des 50′000 signatures requises pour que cette réforme, injuste et antisociale, soit soumise au vote populaire.Le front vaudois contre cette réforme s’est constitué dès la publication du projet en novembre 2014 et n’a cessé depuis de dénoncer les deux mesures inacceptables qui forment le cÅ“ur du projet PV2020 : l’élévation de l’âge de la retraite des femmes et la baisse du taux de conversion. C’est donc tout naturellement que ce front vaudois se trouve aux avant-postes du référendum qui vient d’être lancé.

Une partie du monde syndical s’offusque du fait que leur direction accepte un projet dont la conséquence concrète est l’augmentation de la durée du travail dans un pays qui est déjà le champion du monde de la durée du travail.

Maria Pedrosa (secrétaire syndicale au SSP Vaud) a évoqué en quoi cette réforme est injuste pour les femmes en rappelant que celles-ci paient la plus grande part de cette réforme – 1,3 milliard de francs par année –puisqu’elles devront travailler une année de plus. Pour toutes celles qui occupent des emplois pénibles – vendeuses, aides-soignantes, ouvrières d’usine etc. – travailler un an de plus, c’est augmenter le risque de problèmes de santé alors qu’elles méritent, après des années de dure labeur, de pouvoir profiter pleinement d’une retraite bien méritée.

Cette mesure est d’autant plus injuste que les femmes continuent à gagner des salaires plus faibles, qu’elles assurent l’essentiel du travail non rémunéré au sein de la famille et qu’elles verront également leurs cotisations au 2ème pilier fortement augmenter avec PV2020. Par exemple, une vendeuse de 39 ans avec un salaire brut de 2100.- par mois devra cotiser 50.- de plus par mois pour son deuxième pilier sans garantie, au final, de toucher une meilleures rente.

De plus, pour beaucoup de femmes qui, après 50 ans, sont poussées vers la sortie, cette année de plus sera une année de chômage.

Céline Misiego, (Vice-présidente du POP/militante de Feminista) a rappelé que cette réforme n’apporte rien pour les 2,3 millions de retraité-e-s actuel-le-s qui verront au contraire leur pouvoir d’achat diminuer. En effet, ils subiront, comme tout le monde riche ou pauvre, l’augmentation de la TVA induite par la réforme.

Elle regrette que le gouvernement actuel ne fasse rien pour que les rentes AVS, qui n’ont pas été augmentées depuis 1975, correspondent enfin au mandat constitutionnel (art. 112) qui prévoit que les rentes doivent « couvrir les besoins vitaux de manière appropriée » et que « les rentes sont adaptées au moins à l’évolution des prix ».

Elle rappelle que la situation actuelle des retraité-e-s est précaire à cause de la hausse constante des coûts de la santé et des primes maladies, ainsi que la baisse du montant pris en charge pour le loyer dans le cadre des prestations complémentaires. Les associations de défense des retraités notent une augmentation constante des retraités endettés et doivent trouver des moyens financiers pour aider ces personnes à subvenir à leurs besoins. Pour Céline Misiego, cette réforme trahit le système d’universalité de l’AVS, puisque les retraités actuels ne touchent rien alors que les nouveaux vont toucher 70.- de plus.

Maimouna Mayoraz, représentante du mouvement solidaritéS, rappelle que cette réforme profite avant tout aux fonds de pension. Car c’est bien le deuxième pilier qui est en danger et qui a besoin d’être renfloué, et non pas l’AVS. De ce modèle basé sur la capitalisation, découle une sensibilité extrême aux fluctuations de la finance mondiale. Si on pense que le taux de conversion a baissé de 4% à 1%, au fil des crises de cette dernière décennie, on peut s’imaginer que ces entreprises sont au bord du naufrage.

Cette réforme servira donc à renflouer les caisses d’assurances privées avec les salaires des travailleurs et travailleuses. Quant à l’AVS, dont les finances sont solides, peu sensible aux fluctuations boursière, solidaires, elle va plutôt bien. Pour solidaritéS, c’est bien cette dernière que l’on doit renforcer pour pouvoir assurer la mission constitutionnelle de la prévoyance vieillesse : assurer un revenu approprié aux retraité-e-s.

NON à la hausse de l’âge de la retraite et à la baisse des rentes !

Trois raisons essentielles militent en faveur du rejet de la Loi fédérale sur la réforme de la prévoyance vieillesse 2020 (PV 2020):

1. PV 2020 prévoit l’augmentation à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes.

Sous prétexte d’égalité, ouvrières, vendeuses et secrétaires – souvent déjà usées par des décennies d’exploitation – devraient trimer une année de plus, au seul profit du patronat. Celles qui ne pourraient pas le faire subiraient une baisse – à vie! – de leur rente AVS. Deuxièmement, en contraignant des dizaines de milliers de femmes à rester sur le “marché du travail”, la hausse de l’âge de la retraite stimulerait le chômage. En la matière, il faut arrêter de croire que la Suisse n’est pas concernée: 11,1% de la population active – 550 000 personnes! – est au chômage ou en sous-emploi (les salarié-e-s à temps partiel qui souhaiteraient travailler davantage et seraient disponibles à court terme pour le faire). Enfin, pour les milieux patronaux, cette mesure n’est qu’une étape. Leur objectif, c’est les 67 ans pour toutes et tous. Si nous renoncions à combattre cette étape, ils reviendraient rapidement à la charge pour l’atteindre. Même les représentant-e-s des partis bourgeois qui soutiennent PV 2020 l’annoncent déjà!

Le refus de toute augmentation de l’âge de la retraite est d’autant plus légitime que nous sommes déjà les champions du monde de la durée du travail. En Suisse, la plupart des jeunes commencent à bosser plus tôt qu’ailleurs. La durée hebdomadaire est nettement plus longue. Le taux d’activité des 55-64 ans est de quelque 20 points de pourcentage plus élevé que la moyenne des pays industrialisés (OCDE). Bref, comme le dit Patrick Delarive, président et actionnaire unique du groupe éponyme, “avec 42 heures par semaine et 45 ans de vie active, les Suisses travaillent en moyenne 14 ans de plus que certains de leurs voisins” (L’Agefi, 19 novembre 2014).

2. PV 2020 n’apporterait aucune amélioration aux retraité-e-s actuel-le-s, soit près de 2,3 millions de personnes.

Le bonus de 70 francs et le déplafonnement, très partiel, de la rente pour les couples ne concerneraient en effet que les futur-e-s bénéficiaires d’une rente AVS. Au vu de l’explosion sans fin des primes maladie, ce blocage des rentes se traduirait par la baisse du pouvoir d’achat des retraité-e-s. Elle serait accentuée par la hausse de la TVA, l’impôt le plus antisocial. Résultat des courses: les retraité-e-s devraient se serrer encore davantage la ceinture pour joindre les deux bouts et un nombre croissant d’entre eux quémander les prestations complémentaires pour survivre.

3. PV 2020 ne garantirait même pas le maintien du niveau des rentes pour les futur-e-s retraité-e-s.

Pour les femmes, cet objectif serait une chimère. Elles reçoivent, en moyenne, une rente AVS de 2000 francs. Le relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite les priverait dès lors de 24 000 francs. Avec le supplément de 70 francs par mois, elles toucheraient 840 francs de plus par année. En conséquence, il faudrait qu’elles vivent jusqu’à 94 ans pour récupérer la perte due à l’augmentation de l’âge de la retraite…

Pour ce qui est des rentes du 2e pilier, toute projection à 20 ou 30 ans est aléatoire. Nous ne sommes ainsi pas à l’abri de nouvelles diminutions du taux d’intérêt crédité sur les avoirs de vieillesse. Rappelons qu’il a été divisé par quatre ces quinze dernières années! De même, le patronat annonce d’ores et déjà qu’il ne se contentera pas de la réduction envisagée, pourtant massive (de 6,8% à 6%!), du taux de conversion minimum. Enfin, demain comme hier, des baisses du taux de conversion appliqué sur la part surobligatoire de cet avoir seront aussi à l’ordre du jour. Bref, la hausse envisagée des cotisations dans le 2e pilier, loin de permettre le maintien du niveau des rentes, risque d’avoir pour seul effet la diminution du salaire net des travailleurs et travailleuses concerné-e-s (une caissière de 39 ans avec un salaire brut de 2100 francs paierait 50 francs de plus par mois, d’où une perte annuelle de 600 francs!). Elle ne profiterait qu’aux banques et assurances, dont les bénéfices réalisés sur notre dos ne seraient d’ailleurs nullement remis en cause par PV 2020.

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