Dans la Broye, les bus urbains se multiplient

Mobilité Les localités de la campagne broyarde se muent peu à peu en véritables petites villes, qui doivent réfléchir à la mise en place de transports publics.
Comme Avenches qui possède depuis 2013 son propre bus urbain, l’Aventibus, Moudon et Payerne songent à mettre en place un service de transports publics du même genre.

Un boom immobilier remarquable, une croissance démographique qui l’est tout autant. Avec bientôt près de 70′000 habitants, la Broye connaît un développement sans précédent. Mais augmentation de la population dit aussi accroissement du nombre de véhicules. Et des problèmes qui vont avec: axes routiers surchargés, difficultés d’accès aux commerces au centre des localités, pénurie de places de parc à certaines heures. Plusieurs communes broyardes cherchent des solutions et réfléchissent à la mise en place de transports publics.

Réflexions à Moudon

Soucieuse de favoriser l’accès au centre-ville, Moudon planche actuellement sur la création d’une ligne de bus urbain. C’est à l’Association Rétrobus, basée dans la commune, que la Municipalité a confié le mandat d’étudier la faisabilité d’un tel service. Chargée de la préservation du matériel roulant historique (trolleybus et autobus), l’association vient de délivrer son diagnostic: on estime les frais d’exploitation à quelque 400′000 francs.

«La configuration de Moudon est particulière, avec un centre-ville très dense, une zone industrielle étalée et plusieurs quartiers de villas en périphérie, explique son syndic, Gilbert Gubler. L’objectif de la mise sur pied d’une ligne de bus urbain serait de connecter ces parties entre elles pour ramener les gens au centre-ville.» Avec une cadence à l’heure, à la demi-heure pour certains arrêts, la ligne aura comme point central la gare CFF. Les horaires seront calqués sur ceux des trains. «Notre volonté est d’être le plus complémentaire possible.»

Pour l’heure, aucune date de mise en service de la ligne n’est encore fixée. «Nous n’en sommes qu’aux prémices du projet. Nous voulons mettre l’accent sur la communication afin de bien expliquer à la population ses tenants et ses aboutissants», continue Gilbert Gubler. Avant d’ajouter: «Nous voulons que cette ligne s’insère dans une vision globale: celle de la redynamisation du centre-ville de Moudon.»

Deux lignes à Payerne

A Payerne également, on discute de la mise en place prochaine de deux lignes de bus urbains dont on estime également les frais d’exploitation à plusieurs centaines de milliers de francs par année. La première desservirait l’Hôpital de Payerne, la gare ainsi que le nouveau quartier d’habitation de la Coulaz, tandis que la deuxième relierait la gare à l’aéropôle. «Nous allons tout prochainement nous attaquer au dossier, mais l’objectif est de disposer d’une ligne d’ici à 2016 ou 2017, indique le municipal Christian Friedli. Il nous faut réfléchir de manière globale en intégrant ce réseau de bus urbains dans les divers projets liés au développement de Payerne.»

Avenches: pionnier broyard

Tant Moudon que Payerne pourront s’appuyer sur l’expérience d’Avenches. Depuis 2013, avec ses quelque 4000 habitants, Avenches possède son propre réseau de bus. De 6 h à 19 h, un véhicule d’une vingtaine de places appartenant à CarPostal, en charge de l’exploitation, dessert douze arrêts, dont la gare, le centre historique, le camping ou encore les grands centres commerciaux. Et, à en croire le municipal avenchois en charge des Transports, Jean-Louis Scherz, l’Aventibus attire toujours plus de monde. «De 60 passagers journaliers durant la première année, on est passé à 77», se réjouit-il. Son succès a été tel que, depuis décembre, le bus circule également le samedi et de nouveaux arrêts ont été ajoutés. «Des pendulaires l’empruntent pour aller travailler, des gens pour aller faire leurs courses, des touristes l’utilisent aussi pour se rendre au camping ou se balader. Il sert à tout le monde.»

Comme beaucoup de lignes régionales, ce bus urbain n’est pas rentable. Mais Avenches a conclu un partenariat public-privé avec des entreprises de la région qui contribuent à financer ce service. Un modèle qui pourrait inspirer Payerne et Moudon. «La facture annuelle se monte à 400 000 francs. Avec l’aide de nos différents partenaires, comme le centre commercial du Milavy ou Nespresso, et les subventions cantonales, il nous reste à payer environ 250′000 francs chaque année», détaille Jean-Louis Scherz. Mais ce dernier de conclure: «On ne peut pas raisonner en termes de rentabilité. Il s’agit d’un service que nous rendons à la population.»
(24 heures, par Fabien Grenon 14.04.2015)

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