La hausse des tarifs pose problème

L’organisation pour le développement de la mobilité douce «actif-trafiC» a examiné la qualité de l’offre de 53 villes et agglomérations suisses en trams et bus. Ces derniers sont parfois, à cause de la hausse des tarifs, de moins en moins concurrentiels face à la voiture.
De nombreuses améliorations, notamment dans la vitesse de parcours, la fréquence de passage et l’offre de places assises, ont été constatées par rapport à  deux analyses antérieures, indiquait hier l’organisation dans un communiqué. Mais les tarifs ont augmenté de 19% en moyenne pour les abonnements mensuels depuis 2003, contre 7% seulement pour le coût de la vie.

La hausse des tarifs concerne surtout les petites cités, où les usagers doivent souvent payer le prix de deux zones pour de courtes distances. Le coût d’un billet ou d’un abonnement avoisine celui des grandes villes et les transports publics perdent ainsi en compétitivité avec la voiture.

Christian Harb, chef de projet et coprésident de «actif-trafiC», propose pour pallier cette situation des droits de stationnement plus élevés dans les centre-ville ainsi que l’introduction d’abonnements meilleur marché pour les très courts trajets. L’application de telles mesures par les communautés tarifaires Frimobil, Mobilis et Onde Verte pourrait ainsi relever la compétitivité des transports publics à  Bulle, Yverdon-les-Bains ou La Chaux-de-Fonds.

«Yverdon connaît la plus grande hausse des prix, ce qui prétérite fortement une offre par ailleurs tout à  fait coquette», déclare le chef de projet.
Malgré le manque de places assises dans ses transports publics, Genève a reçu la note globale «très bon» et est classée nettement au-dessus des autres villes romandes. Lausanne, Fribourg, Neuchàtel et Morges se voient attribuer la mention «bon», alors que Vevey-Montreux n’obtient qu’un «suffisant» à cause de problèmes de correspondances entre bus et trains.

Bulle, Nyon et Sion sont les seules villes mal notées dans cette étude. Selon «actif-trafiC», les bus y circulent trop rarement et trop lentement. Ces trois localités ont reçu l’appréciation «insuffisant». Une offre notée «très bon» ou «bon» couvre l’essentiel des besoins en mobilité et permet aux usagers de renoncer facilement à la voiture individuelle. Pour les villes ayant obtenu un «suffisant», il n’y a souvent pas assez de bus et de trams en soirée ainsi que le week-end pour arriver au même résultat.

La vitesse de parcours des bus et trams a ses mauvais élèves, comme Zurich, Genève et Lausanne, où les sorties et rentrées importantes de passagers réduisent leur allure. De même, à  Lugano ainsi que dans de nombreuses villes romandes, les distances très courtes entre les arrêts les ralentissent, ont conclu les auteurs de l’étude. Depuis que Saint Gall a entièrement rénové son parc de véhicules, c’est désormais Bâle qui emploie la plus vieille flotte de Suisse, certains de ses trams circulant depuis 45 ans. A Lausanne, malgré la qualité du métro M2, «des trolleybus avec remorques d’une trentaine d’années n’attirent guère une nouvelle clientèle», ironise Christian Harb.

Les transports bondés constituent un problème, comme à  Genève, malgré l’extension massive du réseau de trams. Les véhicules offrent aussi trop peu de places assises à Lausanne, le métro M2 fournissant par exemple surtout des places debout. A Berne, si le tram Berne-Ouest a permis d’alléger l’affluence des usagers, les bus resteront néanmoins pleins pour les années à  venir.

ATS, Le Courrier

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