Le service public, un multiplicateur de bien commun

Nous défendons les services publics. Mais sait-on ce que cela signifie?
Un service public est tout d’abord une activité considérée comme étant d’ intérêt général. Formulé souvent sous la forme d’un droit fondamental comme ceux qui ont été proclamés au cours de l’établissement de la démocratie (Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789, Préambule de 1946, Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies 1946), afin de garantir l’égalité et d’assurer la cohésion sociale: le droit à l’éducation, à la santé, à la culture, au travail, au logement, à un minimum pour vivre, à l’accès à l’eau, à l’électricité, à des moyens de transport et de communication… Dès lors, au regard de cette mission dont le coût est pris en charge par la collectivité, l’objectif de rentabilité doit s’effacer devant celui de service équitable.

Du point de vue des missions et des finalités, le service public est le produit d’un mode d’organisation de la société, du lien social. C’est la garantie du droit individuel d’accéder à des biens essentiels et celle de l’exercice des droits fondamentaux de la personne, qui sont des conditions du lien social. C’est l’assurance de la cohésion sociale (égalité d’accès, de fourniture, de service et de qualité …). C’est aussi un moyen essentiel que se donne le pouvoir public pour réguler le marché et conduire des politiques publiques (par exemple: protection de l’environnement, politique énergétique…).
La notion de service public intègre donc à la fois l’individuel et le collectif, l’économique, le social et le politique; le marchand et le non-marchand; le local, le régional, le national et l’européen; les besoins du consommateur, du citoyen et de la société.

Les services publics sont indispensables à toute société se réclamant de la liberté, de l’égalité, de la solidarité et ils sont un formidable moyen de redistribution des richesses produites en son sein. Toute notre vie quotidienne est concernée: l’éducation, la recherche, les équipements de la petite enfance, les services à la personne (âgées, handicapées,…), la santé, l’emploi, la poste, les communications, les transports, l’énergie, l’eau, le logement.

Résistons dès lors à tout démantèlement ! Refusons toutes les politiques de déréglementation, de privatisation partielle ou totale. Ces politiques, mises en Å“uvre depuis des années par des gouvernements à l’idéologie plus ou moins libérale, ont fragilisé le secteur public, réduit sa portée, souvent dégradé la qualité des services rendus et dénigré son existence.
La directive Bolkestein et l’AGCS en sont aujourd’hui les symboles les plus criants. Tous deux souhaitent faire un saut en arrière et ne garder en mains de l’Etat que les fonctions régaliennes du Moyen Âge. D ans le cadre de l’ OMC et de bien d’autres institutions, la stratégie de mondialisation libérale n’a pour objectif que de rogner toujours un peu plus le minimum social et de soumettre l’ensemble des activités humaines aux règles du marché et de la rentabilité financière.
Pourtant, les nombreux échecs des privatisations (rail britannique, électricité en Californie, à New York, en Italie), les scandales du tout libéral (Enron, Worldcom, Parmalat ou Vivendi), les effets désastreux des politiques structurelles imposées par le FMI au Mexique ou en Argentine, en Afrique ou en Asie, sont les preuves flagrantes du caractère inefficace, gaspilleur et profondément inégalitaire du marché comme seul régulateur et du profit comme seul objectif.

Luttons pour des services publics démocratisés, contrôlés par les usagers, les élus, les salariés des services publics et les organisations syndicales avec des moyens d’action étendus afin qu’ils puissent exercer, à tous les niveaux, un rôle économique et social déterminant, dont le seul objectif est le mieux-vivre de tou(te)s les citoyen(ne)s.

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